Anne-Aurélie Devay Naturopathe

La migraine : Comprendre et traiter cette douleur invalidante

Femme avec migraine

Découvrez comment la migraine fonctionne et apprenez à la gérer naturellement. Explorez les mécanismes sous-jacents des migraines, leurs déclencheurs courants et des stratégies naturelles efficaces pour prévenir et soulager les crises migraineuses et en réduire la fréquence.

La migraine, terme dérivé du grec « êmikranion » signifiant « demi-crâne », est une maladie qui touche plus de 7 millions de Français, majoritairement des femmes.

La lutte contre les migraines est un défi quotidien pour ceux qui en souffrent.

La migraine

La migraine se différencie du mal de tête classique, c’est une vraie maladie neurologique, qui peut débuter à tout âge.

Elle est fréquente dans la population :

–  environ 15% de la population mondiale

– plus de  7 millions de Français, majoritairement des femmes (3 femmes pour 1 homme)

C’est la 2éme maladie neurologique la plus fréquente et celle qui cause le plus de handicap chez les personnes de moins de 50 ans. Elle est aussi la 2éme maladie la plus invalidante chez les personnes de plus de 50 ans.

Elle commence souvent jeune et va durer toute la vie… c’est pour cela qu’elle est la plus invalidante de toutes les maladies neurologiques réunies

Elle survient souvent sur un terrain génétique d’anxiété.

La génétique explique d’ailleurs 45% de la maladie car on dénombre environ 280 gènes prédisposant à cette maladie neurologique.

On  distingue  2 types  de migraines :

  • Migraine primaire, qui correspond à la maladie neurologique sans autres causes
  • Migraine secondaire, qui elle est symptomatique à une autre affection qui sera à trouver

La migraine en tant que maladie neurologique est donc une céphalée primaire et survient par crise.
Lors des crises elle peut se manifester avec auras ou sans auras qui sont différents troubles qui vont précéder la crise migraineuse, tels que perte de la vue, fourmillements dans les bras, perte de la parole…

Symptômes et manifestations de la migraine

Comment savoir si l’on est migraineux ?

La migraine ne se diagnostique pas par des examens, prises de sang ou IRM, il faut évaluer les symptômes et la fréquence des crises.

Pour les migraines sans auras par exemple :

  • le patient devra avoir eu au moins déjà 5 crises
  • chaque crise dure entre 4 et 72h (1 à 2 h chez les enfants)
  • présenter au moins  2 des caractéristiques suivantes pour parler de douleur migraineuse : unilatérale et pouvant changer de côté durant la même crise, pulsatile, augmente lors des mouvements, intensité modérée (on peut continuer ses taches mais difficilement) ou sévère (toute activité est impossible)
  • la migraine est accompagnée d’un des 2 symptômes suivant : nausées, vomissement  ou  gène au bruit et/ou lumière

 

A retenir : 

La migraine se manifeste par des douleurs lancinantes et pulsatiles affectant souvent un côté de la tête et pouvant alterner pendant la crise. Ces douleurs peuvent descendre vers les yeux, les sinus, et devenir de plus en plus intenses, s’accompagnant parfois de nausées, de vomissements, de photophobie, et d’auras (avant la crise migraineuse) avec des symptômes comme des hallucinations auditives ou des paresthésies (fourmillements) dans diverses parties du corps mais plus fréquemment les bras. La durée varie entre 4h et 72h.

Premiers gestes face à une crise migraineuse

Pour atténuer une crise migraineuse dès son apparition, il est conseillé de s’isoler dans un environnement calme et sombre. Appliquer une poche de glace sur le crâne peut aider à resserrer les vaisseaux sanguins. Rester en position assise ou semi-allongée.

Il est crucial d’identifier les déclencheurs de migraines pour mieux gérer les crises à long terme.

Mécanismes de déclenchement des migraines

Il faut savoir que le migraineux est une personne qui est sensible à tous les changements de son environnement, souvent associé à un profil anxieux, elle est alerte, vive… et va vivre le changement comme une agression.

Que se passe t’il dans le cerveau ?

Avant le démarrage de la crise migraineuse se crée une réaction appelée prodrome.
L’activation de l’hypothalamus qui est l’organe qui gouverne nos rythmes biologiques, provoque les prodromes et on va ressentir fatigue, fringale, humeur fluctuante…
La crise se prépare de quelques heures à 2 jours avant le démarrage.
Puis c’est le début de la crise migraineuse, on ressent alors les symptômes tels que nausées, vomissements, photophobie….
Et vient enfin le pic migraineux qui va durer entre 4h et 72h
Une fois la crise migraineuse terminée, le patient peut se sentir épuisé ou en forme.

Histoire de douleur

Le mal de tête ressenti est lié à l’activation des structures douloureuses du crâne car en fait on ne peut pas avoir mal au cerveau lui même :
se sont les méninges et les vaisseaux qui font mal.
Pour ressentir une douleur il faut l’activation du nerf trijumeau qui innerve les méninges, la peau du crâne, le front, les tempes, les yeux, le nez, les dents…
La douleur migraineuse est ressentie comme une douleur sur la tête et non dans le cerveau… on la ressent dans l’œil, le nez, la mâchoire, les tempes et dans la partie postérieure de la tête au niveau des vertèbres C2 C3 C4.

Mécanismes de déclenchement de la migraine

Que se passe t’il au niveau physiologique ?

Les migraines sont déclenchées par des mécanismes complexes impliquant divers facteurs neurobiologiques.

Les acteurs :

  • CGRP (peptide relié au gène de la calcitonine) : Ce neuropeptide joue un rôle crucial dans les migraines. Lors d’une crise migraineuse, les niveaux de CGRP augmentent, provoquant la dilatation des vaisseaux sanguins et l’inflammation des tissus environnants, ce qui conduit à la douleur pulsatile caractéristique.
  • PACAP (polypeptide activant de l’adénylate cyclase pituitaire) : Comme le CGRP, PACAP est impliqué dans la vasodilatation et la transmission de la douleur. Des études montrent que les niveaux de PACAP augmentent lors des migraines, contribuant à la sensibilisation des nerfs et à l’intensité de la douleur.
  • Nerf trijumeau : Le nerf trijumeau est l’un des principaux chemins par lesquels la douleur migraineuse est transmise. Lors d’une crise, ce nerf libère des neurotransmetteurs et des neuropeptides comme le CGRP et le PACAP, provoquant une inflammation et une douleur dans les vaisseaux sanguins du cerveau.

Le mécanisme :

Qu’est ce qui déclenche une crise migraineuse ?

Outre les céphalées primaires sans autres causes extérieures, certains facteurs peuvent être déclencheurs de migraines secondaires. Ces migraines passeront quand le phénomène sera terminé et ne réapparaitront que si la personne y est de nouveau exposée.

  • Cycle menstruel : variations hormonales prémenstruelles.
  • Facteurs psychologiques : stress et surmenage.
  • Facteurs physiques : fatigue due à des efforts intenses.
  • Facteurs physiologiques : dysfonctionnement hépatique.
  • Facteurs environnementaux : variations de température, vent, luminosité.
  • Alimentation : consommation de tyramine, gluten, lactose, alcool.
  • Sommeil : excès ou manque de sommeil, décalage horaire.
  • Une maladie

Certaines migraines sont liées à un événement très ponctuel comme la migraine de stress qui apparaît au travail et qui disparait quand on rentre chez soit.

Prévention et soulagement naturel

Contrôler le plus possible les changements auxquels le migraineux est confronté.

Il sera essentiel de revoir son hygiène de vie de façon générale.

– Alimentation : Eviter de consommer trop de sucre, qu’il soit naturel ou ajouté, limiter les produits transformés et préférez le fait maison, variez les fruits et légumes de saison locaux et bio de préférence, manger des glucides naturels, des protéines de bonne qualité et variées

– Respirer : Pratiquer la cohérence cardiaque tous les jours

– S’hydrater : L’hydratation est importante pour maintenir une bonne fluidité du sang et éviter le déclenchement de migraine. 1.5 l à 2 l d’eau pure par jour minimum.

– Dormir : Respecter le plus possible le rythme biologique et dormir minimum 7h par nuit, au calme et dans le noir.

– Bouger : Marcher 30 min par jour

– Sortir :  Oxygéner son cerveau permet de faire un reset

Les remèdes naturels 

– Compléments alimentaires

  • Le manque de magnésium pourrait expliquer les migraines des femmes qui souffrent de syndrome prémenstruel. On trouvera alors du magnésium dans les légumes verts et secs, les oléagineux, les céréales complètes mais on pourra aussi se complémenter avec un magnésium bisglycinate de qualité. Contre les migraines, une cure de trois à quatre mois est nécessaire avant de voir une amélioration. Le magnésium est essentiel et intervient dans plus de 300 réactions biologiques … Si vos migraines sont dues un syndrome pré menstruel il serait intéressant d’en prendre une dose plus élevée que celle recommandée (AJR 375mg) à partir de j14.
  • Autres nutriments à considérer, les vitamines du groupe B et principalement la B2 ou riboflavine, qui intervient dans la production cellulaire d’énergie. Les cellules nerveuses des migraineux pourraient souffrir d’un défaut dans cette production d’énergie, d’où l’idée d’utiliser des suppléments pour améliorer l’efficacité des mitochondries, nos centrales énergétiques cellulaires.
  • Le CoQ10 Anti oxydant cellulaire par excellence peut être un allié de poids
  • La mélatonine ou la sérotonine (Son précurseur) pourront favoriser la détente

– Plantes et huiles essentielles

  • L’huile essentielle de menthe poivrée est efficace pour un massage du front, du lobe des oreilles, des tempes et de la nuque. Attention de ne pas en mettre sur les muqueuses et sur la gorge. (toujours tester les huiles essentielles au préalable et suivre les indications labo).
  • En cas de mauvais fonctionnement hépatique il faudra drainer le foie en consommant des plantes amères, Roquette, Artichauts, Endives, Radis, Chicorée, Pissenlit, Chou vert, Chou de Bruxelles, Gentiane… qui aident à modifier un terrain migraineux et à prévenir l’apparition de crises. La chélidoine, le romarin ou le pissenlit, auraient aussi un effet apaisant sur le système nerveux, souvent en cause dans le déclenchement de certaines crises migraineuses.
  • La crise migraineuse est souvent déclenchée par une variation de la circulation sanguine dans les vaisseaux du cerveau (cf rôle du nerf trijumeau), qui se contractent brièvement et provoquent des douleurs lancinantes. En prévention : Tisane de ginkgo biloba va aider pour une meilleure circulation sanguine
  • L’absorption quotidienne de plantes sédatives, telles que la mélisse en infusion est aussi très efficace en traitement de fond.
  • La grande camomille est la plante de la migraine grâce à son action dilatatrice des vaisseaux sanguins et antispasmodique. Associée à l’écorce de saule blanc qui a une action anti-inflammatoire on peut en faire une infusion a prendre en traitement de fond.

– Hydrologie

  • Les bains dérivatifs sont un moyen efficace pour réguler les migraines
  • Les bains dérivatifs chaud des avants bras (ou des pieds) permet de faire dériver le sang de la tête vers les extrémités et ainsi d’éviter un apport trop important de sang dans la tête.
  • Bain dérivatif froid simple ou avec poches France Guillain, ou il s’agira de rafraichir le corps et de dériver le flux sanguin en appliquant de l’eau froide au niveau des plis de l’aine de façon régulière.

– Autres méthodes

  • Le baume du tigre blanc à mettre sur les tempes et le front. Ses effluves sont très forts du fait de sa composition riche en camphre et différentes huiles essentielles. Attention de ne pas mettre dans les muqueuses ou trop proche des yeux.
  • Un petit noir : Selon les personnes, la caféine peut être un facteur déclenchant de la migraine, ou au contraire avoir une action bénéfique. En ce cas, son action stimulante du cortex et du système nerveux peut faire disparaître quasi immédiatement la crise de migraine !

– Techniques psycho corporelles

  • Les techniques de relaxation, comme le yoga ou le qi gong ou des exercices de respiration, apprennent à mieux gérer le stress et les tensions.
  • La méditation

– Neuromodulation

  • Moduler le fonctionnement du trijumeau en diminuant l’excitation.

Traitements médicamenteux

La migraine étant une maladie neurologique, il est fréquent que les personnes souffrant de migraine chroniques (au moins  1 jour sur 2 dans le mois) soient contraintes de suivre un traitement médicamenteux en traitement de crise ou de fond.

Dans les années 90 sont apparus les premiers traitements anti migraineux spécifiques, les triptans, et plus récemment (2018) des médicaments utilisant la voie des anti CGRP  et la voie anti PACAP ont été développés.

Les AINS restent un traitement efficace en début de crise migraineuse

Quels sont les traitements efficaces et quand les prendre ?

On distingue en général les traitements de crises et les traitements de fond.

En traitement de crise (Toujours sur prescription médicale)

– Lors de l’apparition d’une aura, il faudra prendre rapidement une aspirine (si pas d’allergie) ou un AINS afin d’empêcher la migraine d s’installer.

– Lors de la crise migraineuse, selon l’intensité :

  • Légère =AINS
  • Moyenne = TRIPTAN
  • Très intense = AINS + TRIPTAN + anti nauséeux si besoin

En traitement de fond (Toujours sur prescription médicale)

Différentes molécules et traitements peuvent être mis en place selon l’impact des migraines et leur coté +/- invalidant dans la vie des patients. Une consultation médicale approfondie permettra de définir le traitement approprié. Chaque cas doit être individualisé.

L’évaluation de l’état migraineux est soumis à un examen médical et un diagnostic établi par un médecin. Les traitements énoncés sont soumis à prescription médicale et à l’appréciation du corps médical. Si vous pensez souffrir de migraine consultez votre médecin qui pourra vous prescrire un traitement de crise ou de fond approprié. Ne pas s’automédicamenter, risque pour la santé. Pour des conseils en hygiène de vie et remèdes naturels je peux vous aider suite au diagnostique fait par le médecin. Le naturopathe ne se substitut pas au médecin.

Conclusion

La gestion des migraines nécessite une approche holistique qui combine des interventions médicales, des changements de mode de vie et des remèdes naturels. En comprenant les mécanismes sous-jacents des migraines, comme le rôle des neurotransmetteurs comme le CGRP et le PACAP, ainsi que l’implication du nerf trijumeau dans la douleur migraineuse, les personnes migraineuses peuvent mieux gérer leurs symptômes et améliorer leur qualité de vie.

En adoptant des techniques de relaxation, une alimentation équilibrée, une hygiène de vie saine et en évitant les déclencheurs connus, il est possible de réduire la fréquence et la gravité des migraines. Consultez toujours un professionnel de la santé pour un diagnostic précis et un plan de traitement approprié.

Références :
https://www.wikiphyto.org/wiki/Accueil ici  (Se référer aux contres indications des plantes en cas de doute)
Conférence “Migraine : une maladie mal diagnostiquée, quelles solutions aujourd’hui ?  ici

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